
On trouve de nombreux rites pour traiter les morts au travers de Méridian, et ils jalonnent les siècles d'histoire. Une chose est importante à retenir cependant car elle est commune à presque toutes les croyances de toutes les races vivant encore actuellement sur les deux continents. Deux parties constituent un être : son corps, putrescible de chair et d'os, et son esprit qui retient les souvenirs de sa vie. Il n'y a pas de concept d'âme sur Méridian, ou alors il est totalement confondu avec l'esprit de l'être qui est mort.
Vous noterez que dans la ville de Jarthël et dans d'autres cités de Méridian il existe encore des cimetières mais que pour beaucoup les tombes en sont vides. Les rites funéraires ont évolués et l'histoire de ces tombeaux reste encore assez trouble. Ils sont très anciens, près de 1500 ans. Des chercheurs de l'Académie se penche toujours sur l'histoire des cultures et des religions pour tenter de comprendre pourquoi et comment des fidèles de leurs dieux ont pu déposer les corps dans des cuves de bois ou de pierre.
Une des explications de la généralisation de la crémation des corps est l'intervention d'un groupuscule de mages noirs aux desseins réprouvés par le bon sens collectif. En effet, la nécromancie est proscrite en Méridian, cible d'une surveillance accrue, et surtout, la Luze ne se prête pas à cet art... S'il en est un.
Une autre raison de venir à purifier les corps par les flammes est bien de se protéger des maladies, contaminations, nuisibles attirés par la putréfaction. Ainsi, les non croyants brûlent aussi les cadavres par mesure d'hygiène le plus souvent.
Nous allons ici détailler les rituels observés par toutes les races que vous pourrez côtoyer sur Méridian.
Les Solas :
Les Solas, comme la plupart des races de Méridian, ne dérogent pas à la croyance du corps et de l'esprit. Et en cela ils brûlent aussi les corps de leurs défunts. C'est en général une cérémonie très solennelle où sont rappelées les actions du mort, pour que les dieux sachent que son esprit a honoré sa mission sur Méridian. Qu'il a mérité la paix de ses semblables et qu'il ne doit pas subir leur courroux. En effet, les Solas, par leur mission de connaissance, martiale aussi, perçoivent leur existence comme un cadeau, une mission divine. Ils doivent s'illustrer dans la grandeur de leur vie.
Mais l'esprit d'un corps se libère dans toutes les circonstances, il faut juste plus de temps si la chair doit pourrir ; bien que les risques qu'un nécromant s'empare de la carcasse fasse toujours trembler les oreilles soliennes. Ainsi les corps qui reposent depuis des siècles dans les premières tombes de Jarthël, désormais os et poussières, ne seront pas brûlés... Car sans chair, nulle magie, aussi sordide soit elle, ne pourra les redresser.
Les Humains :
Pour les humains nous vous renvoyons à Kayhar. En effet, ce dieu incarne la vie après la mort, conduisant les esprit des hommes dans son vaste domaine. Il les perd dans le labyrinthe où les rêveurs peuvent côtoyer les ancêtres. Quand un être meurt, s'il vit à proximité d'un temple ou d'une cathédrale dressés pour les Huits, il sera incinéré après des soins prodigués par les adeptes du dieu des songes. Si ce n'est pas le cas, ses proches se réuniront autour d'un brasier mortuaire et chaque partie de son être sera consumée par les flammes jusqu'à ne devenir que cendres.
Certains pensent qu'un corps qui n'a pas été brûlé peut garder l'esprit attaché au monde des vivants et créerait alors pour lui quelques terribles affres de tourment. Ainsi les anciennes tombes humaines des cimetières des cités Etat ainsi que de Jarthël ont été vidées pour que les corps des défunts soient purifiés dans les flammes. Les stèles sont toujours dressées et les caveaux refermés, par peur, superstition, respect de l'ancienne demeure des ancêtres enfin libérés...
Les Ferns :
Nous vous invitons ici à lire ou relire la page du Vert. En effet, y sont détaillés quelques rituels qui impliquent les morts de Ferns. Pour les autres, pour un Fern, de la chair reste de la chair et il est mal vu de gaspiller. Alors quand un être meurt, son corps sera dégusté par ses pairs au cours d'un festin. C'est ainsi lui rendre un précieux honneur que rendre sa chair au Vert, sans la gaspiller.
Suivant les villages, les festins des morts peuvent revêtir des vrais aspects de fête... Musiques, danses, chants, transes autour des os. Les ossements iront orner les maisons, être utilisés pour faire des objets, des bijoux, des armes. Les Ferns ne croient pas en l'esprit individuel. Pour eux le monde est un tout, avec le Vert au centre. Ainsi la mort n'est qu'un retour au tout universel, et la vie un passage furtif, éphémère dans un Vert millénaire.
Les Tuaghans :
Ils sont extrêmement respectueux de leurs ancêtres et dressent des sépultures pour leur clan. Ils brulent les cadavres par soucis d'hygiène évidemment mais aussi et surtout pour que l'esprit du défunt se sépare de son corps et rejoigne Mazoga dans sa Grande Guerre de l'éternel (l'Ulumpha). Le trépas étant donc la porte pour une deuxième vie belliqueuse ils ne cessent de s'entrainer au combat jusqu'à leur dernier souffle.
Les Nains :
Comme toute race civilisée ils ont un profond respect pour les morts et leurs ancêtres. Ils essaient, tant qu'ils le peuvent, de renvoyer les dépouilles de leurs semblables vers les grottes originelles pour les offrir au Cœur de Méridian : un lac de lave en profondeur dont ils gardent farouchement le secret de l'emplacement. Ils conservent souvent une relique d'un défunt pour honorer sa mémoire en la déposant dans une urne, auprès des autres reliques familiales.
L'histoire du Coeur de Méridian prend sa source dans les anciens savoirs Nains, de ceux qui revendiquent l'existence et les traces de la présence des Nains dans les grottes bien avant l'apparition des premiers Solas et Hommes à la surface de Thébaïde...
Lorsqu'un Nain meurt loin du lac de lave, sa fortune est utilisée pour envoyer son corps jusque dans ces terres reculées.
Si vous voulez savoir où exactement, vous devrez jouer un Nain et demander à votre gentil MJ de vous le souffler dans l'oreille...
Les Nokks :
Les Nokks dans leurs tardives années commencent à conserver les plumes qu'ils perdent. Ils les collectionnent dans des boites, sacs, tiroirs pour qu'une fois leur dernier soupir extirpé de leur bec, elles soient rassemblées. Alors des spécialistes de la mort chez les Nokks, les Harmonieux, s'occupent de retirer une à une les plumes du corps. Ils le vident ensuite de ses fluides, puis de ses organes et les remplacent par une plume blanche, une patte à 4 serres, et un grimoire vierge pour la Mère, le Protecteur et le Descendant.
La dépouille est ensuite enveloppée d'un linge de lin aussi blanc que les neiges d'Héritage, le bec peint en rouge ou en or, et les organes sont placés dans de petites urnes de terre qui viendront accompagner l'ancêtre. Il est ensuite enterré avec les siens, toutes les familles dans une même tombe. Avec leurs plumes sont confectionnés des artefacts à leur mémoire.
Sur Jarthël cependant, les enterrements Nokks sont plus que rares. En effet, dans cette ville portuaire à l'histoire marquée par les hommes et les solas, leurs corps sont aussi brûlés. Mais les Harmonieux oeuvrent malgré tout pour respecter les premières parties du rituel.
Les Shaaribs :
Contrairement à la naissance, la mort chez les Shaaribs n'est pas dictée par Mirage. Sa course dans le ciel n'influe pas le destin de l'esprit du mort dans leurs croyances. Trois situations vont se présenter actuellement pour les Shaaribs. Ceux qui sont libres et dans le désert : pour eux, les corps seront conservés et brûlés à la prochaine pleine lune. Pour les Shaaribs esclaves, ils suivront souvent les rites dictés par leurs maîtres. Enfin les derniers suivront probablement les rites les plus communs dans les villes qui les hébergent.
Les Ascundës :
Les Ascundës sont ceux dont la tradition s'éloigne le plus de ces carcans de l'esprit et du corps. Leur perception de la vie se rapproche plus de ce que l'on pourrait appeler l'âme. En effet, ils sont pour la plupart convaincus que l'héritage qu'il porte de l'engloutissement de leurs terres se trace dans leurs cornes. Vie après vie, mort après mort, les actions de leur passé se gravent dans les sillons de ces attributs, les tachent, les tournent, les façonnent. Et plus les cornes sont longues, plus elles signent l'ancestralité de l'esprit qui habite ce corps ascundë. Alors quand un ascundë meurt, il doit être rendu à Naskostha qui jugera de la suite de son existence. Leur corps sont jetés dans l'océan, et sombrent vers les profondeurs où nagent les ancêtres engloutis de ce peuple apatride.
Les Semis :
Les Semis vont adopter le plus souvent les rites de leurs parents, ou de celui dont ils ont suivi l'éducation. D'autres vont, à un moment de leur vie, peut être s'insurger contre les codes imposés par des races dont ils ne font pas entièrement partie. S'ils n'ont pas émis de dernière volonté, comme tout les êtres anthropomorphes civilisés ils seront incinérés.
Les Asrars :
Ne sachant même pas comment ils viennent au monde, sait on vraiment s'ils meurent ? Là les légendes fusent. Qu'ils reviendraient sous la dernière forme qu'ils ont adoptée en oubliant tout de leur vie passée, comme un tas de glaise qui se ferait resculpter. Qu'ils tombent soudainement à l'état de poussière, sans passer par la pourriture. Qu'ils disparaissent quand la magie ancrée en eux se tarit enfin...
Les bannis :
Seuls certains actes interdisent aux individus d'accéder à une mort honorable, respectueuse et surtout, qui préserve leur au delà. Le premier, et sans appel, est l'acte de Nécromancie. Pour toutes les races, il n'existe pire crime que celui de violer le repos de ceux qui sont morts. Les Nécromants ne sont pas brulés, ni enterrés. Ils sont généralement livrés à des recherches et terminent en plusieurs morceaux, à des fins.... variées.
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