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Les Ferns sont de fervents défenseurs du Vert, de la Nature avec un grand N, tout ce qui est végétal et qui pousse dans la terre. Les intrus pénétrant dans les terres Ferns savent que ces territoires sont farouchement gardés par des chasseurs, des traqueurs et des pisteurs de cette race qui n'ont aucune merci pour ceux qui malmènent leur précieuse nature.

Ce culte du Vert a évolué au fil des siècles mais le peuple Fern vivant reclus dans les bois, de nombreuses légendes courent sur les pratiques de ces derniers. Souvent diabolisés, traités comme des bêtes, des animaux sauvages, parce qu'ils ne mangent que de la viande, ne se vêtissent que de cuirs et se construisent des armures d'os, leur culture est bien plus fine et délicate que le reste du monde le pense.

Elle est certes ancrée dans des traditions désormais archaïques, mais elle est avant tout respectueuse de cette Nature généreuse qui les entourent. Ils respectent les bois qu'ils ont fait leurs, et ont appris de leur histoire passée : quand des Ferns ont abusé des plantes, des catastrophes se sont abattues sur eux. Les Ferns ont connu la famine, la maladie, le froid, les invasions. Mais depuis ils s'appliquent à poursuivre les enseignements de leurs prédécesseurs et se préservent ainsi de revivre les mêmes calamités.

Nous allons ici vous décrire quelques uns des rites, traditions, superstitions des Ferns. (Attention, ceux-ci étant violents, vous lisez en votre âme et conscience)

La Rixe de Meadhan :

Une fois par an, lors du solstice d’été, sur Thébaïde et Héritage tous les Ferns respectent la tradition de la Rixe. Dans chaque village, quatre hommes sont choisis par les anciens pour représenter les structures fondatrices du Vert : la Terre, l’Écorce, la Feuille et le Sang. Il portent respectivement une bande de cuir brune, blanche, verte et rouge au poignet. Armés d'un couteau d'os d'un ancien Fern au manche taillé dans les bois d'un cerf, ils se battent jusqu'à ce que l'un d'entre eux décède. Alors l'élément qu'il représentait sera érigé comme protecteur de l'année pour la tribu, et les rites s'orienteront vers ce dernier jusqu'à la prochaine Rixe.

Le corps du défunt est partagé dans un banquet réunissant tous les membres, son cœur est offert aux plus vieux pour leur conférer la vie de celui qui s'est sacrifié. Sa cervelle est aspirée hors de son crâne pour la répandre autour d'un arbre central, souvent sacré, au cœur du village. Ses os serviront à fabriquer de nouvelles armes, ses cheveux des parures, et son crâne ornera l'entrée de sa maison pour veiller sur les siens. Rien n'est perdu et son sacrifice est perçu comme le plus grand honneur que l'on puisse faire au Vert. En général les Ferns ne se dérobent pas à cette tradition car ils y voient la grâce du Vert.

    Le chant de Talamh :

L'année de la Terre, les Ferns exécutent le rituel du chant de Talamh durant la journée du solstice d'hiver. Comme il s'agit de la journée la plus courte et de la nuit la plus longue, la terre a le temps de se reposer quand l'astre solaire a disparu. Alors toute la journée, les Ferns entonnent des chants en se rassemblant autour d'un arbre maison, le plus grand et le plus ancien du village en général. Là autour, ils creusent la terre et y enfouissent les ossements de certains ennemis tués dans l'année, mais surtout les osselets des mains et des pieds de leurs pairs disparus au cours des derniers mois. Ainsi, ils offrent les os, éternels, à la terre pour qu'elle puisse puiser la force nécessaire à passer la longue nuit d'hiver.

Les chants entonnés par les Ferns changent d'une tribu à l'autre, simplement parce qu'ils ne sont inscrits nulle part, qu'ils n'ont aucune écriture non plus de la musique et que le savoir se perd à mesure que le temps passe. Ils restent malgré tout dans la langue Fernienne, aérée, aux consonances douces, et évoquent la grâce du Vert, la douceur de vivre dans la forêt et le goût de la chair.

    Les danses de Fala :

L'année du sang pourrait être la plus violente mais finalement, elle sera toujours moins horrible que celle de l'écorce. Pour le rituel des danses de Fala, trois animaux sont sacrifiés et leur sang est prélevé à l'aurore du solstice d'hiver. Avant qu'il n'aie eu le temps de coaguler, les femmes du village se tracent des symboles riches et travaillés sur le corps avec celui ci, les unes sur les autres, dans une longue matinée où sont aussi brulés les os des créatures. Les vapeurs de ces derniers plongent les femmes dans une forme de transe, la danse de Fala. Tous l'après midi, une fois leurs peaux peintes et ornées de bijoux et seulement de bijoux, elles se promènent dans le village en exécutant des danses tribales, au rythme des tambours battus par les hommes. Ainsi, ils communient avec le Vert, en sentent les pulsations dans leurs corps, à l'instar de la sève qui pulse dans les cœurs des végétaux.

 

    L'écorché du Rùsg :

L'année de l'écorce, le rituel est surement le plus barbare que pratiquent les Ferns. Lorsqu'un intrus pénètre dans les bois ferniens, s'il a le malheur de toucher à la forêt, couper un arbre, faire un feu, et que des Ferns le surprennent, il est capturé et non pas simplement tué comme pour n'importe quelle autre année. L'année de l'écorce, il est conservé dans une cage, nourrit, abreuvé, pour le maintenir en vie jusqu'au solstice d'hiver. Et en cette nuit si longue dans certaines régions, il est attaché à une hampe de pierre dressée au centre du village depuis sa création. Tous les membres du village alors armés d'une lame taillée dans l'os des intrus précédents viennent tour à tour découper un morceau de la peau du sacrifié. Ils prennent ainsi son écorce pour la rendre au Vert, et le protéger des rudesses de l'hiver. Ils vengent ainsi les bois qui ont souffert des intrusions et des maltraitances des hérétiques. Et le pauvre bougre meurt à petit feu. Le plus souvent, son cœur lâche en premier, sous la douleur insupportable mais il arrive que certains restent vivant plusieurs heures après le dernier morceau de peau leur aie été ôté. Le cuir ainsi prélevé est étiré sur l'arbre le plus jeune du village, en protection pour les vents froids à venir.

    Les rêves du Duilleag :

L'année de la Feuille, au solstice d'hiver, les Ferns s'adonnent à un rituel dont la finesse, la délicatesse, échappe encore aux plus grands érudits de ce monde. Par des traitements dont ils possèdent le secret, ils sont capables de donner à plusieurs buissons une capacité assez incroyable. Simultanément et malgré l'hiver, ils libèrent un étrange pollen d'un bleu sombre, tirant sur le mauve. Celui ci s'envole tout autour de fleurs torturées, aux formes incertaines, pour se déposer sur les feuilles. Les Ferns savent que ce pollen est stérile et qu'il n'a, dans l'histoire, jamais donné la moindre descendance. Alors ils se réunissent, et lèchent les feuilles pour en récolter les minuscules grains qui se dispersent sur leurs langues. Ceux-ci ont un goût particulièrement amer, mais fleuri en même temps. Après plusieurs heures, le village s'endort, et les hallucinations commencent. Dans leurs rêves, ils reçoivent des messages du Vert, qu'au petit matin ils s'empressent de raconter dans une vaste réunion. Au cours de celle-ci, il est décidé quelles sont les interprétations de Duilleag, comment conduire la vie sur le village, si des personnes doivent ou non mourir, si le Vert demande des sacrifices, un apaisement, quoi que ce soit.

©2018 Avelhia

 

Le Vert

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